Kep ou pas kep

~~ « On ne peut pas quitter le Cambodge sans faire un tour à la plage »… voilà le message, subliminal ou pas, qu’Aude a essayé de me faire passer tout au long de notre voyage au pays des Khmers. Un peu par lassitude et beaucoup grâce aux 40 degrés ambiants, nous voilà donc arrivés à Kep, petite station balnéaire très prisée des Français comme en témoignent les noms des hôtels et restaurants du coin à base de jeux de mots dévastateurs comme la Kepmandou guesthouse ou encore le restaurant kepacabana.

Ici rien de vraiment historique, si ce n’est les ruines des anciennes maisons coloniales saccagées par les Khmers rouges où la nature a repris ses droits. Nous nous sommes également promenés sur l’île aux lapins, l’occasion de retrouver par hasard des tourdumondistes rencontrés en Birmanie et avec qui nous avons pu partager le festin de pêcheurs croisés aux detours d’un sentier.

Kep est réputée pour son poivre, le meilleur du monde nous a-t-on affirmé avec plus de fierté que de certitude, mais aussi pour son crabe. C’est donc tout naturellement que la spécialité culinaire ventée dans les assiettes de la ville est : le crabe au poivre !

Toute la journée, les pêcheurs partent à pied relever leurs filets à crabe. Et sur le marché on peut en déguster de tous fraichement marinés. C’est sur qu’à côté les Petits Coraya ne font pas le poids, mais faut pas exagérer, qu’il soit breton ou cambodgien, le crabe on le dévore en trois minutes, on passe un quart d’heure à le décortiquer et 2 jours à se débarrasser de l’odeur tenace qu’il laisse sur nos doigts. C’est le ratio plaisir/contrariété le moins avantageux de l’alimentation mondiale.